TÉMOIGNAGES
ISABELLE & PATRICE, parents de Fédia
L'enjeu de la venue de mon premier enfant était de déjouer les peurs liées à ma naissance (anesthésiée, par césarienne, coincée dans le bassin, étranglée dans mon cordon) mais aussi à l'héritage de ma mère et de ma grand-mère, pour qui les accouchements furent de grandes souffrances.
Je craignais que la mémoire du traumatisme se réactive malgré moi au moment M.
J'avais besoin d'une présence en qui j'aurais toute confiance.
Mais le système français est ainsi fait que la sage-femme avec qui je me préparais ne serait pas celle avec qui j'accoucherais, j'allais tomber sur une inconnue avec qui peut-être, je n'allais pas m'entendre et c'était pour moi trop risqué.
D'autant que je ne voulais pas en demander trop à mon compagnon dont je souhaitais qu'il se sente libre d'aller et venir si l'émotion le submergeait.
La présence d'Erica fut la clef.
Je l'avais rencontrée à l'occasion d'un massage ayurvédique, dans lequel je m'étais sentie tout entière accueillie. Avec elle, mon corps et mon esprit de femme enceinte pouvaient se déposer, se mettre à l'écoute de ce qui existe à l'instant présent.
Tout s'est décidé à la dernière minute et Erica nous a accompagnés les trois dernières semaines.
D'abord par des lectures profondément édifiantes, grâce auxquelles nous avons pu formuler nos intentions : que la naissance soit autant que possible vécue comme un acte non pas médical mais primitif, instinctuel, à la manière des mammifères, et pas seulement comme un accouchement, mais comme un enfantement, dans le maximum d'autonomie.
Le jour J Erica était là.
Nous avons commencé le travail chez moi, à la lueur de la bougie et au son des Cantates de Bach.
Arrivée à la maternité, mon col était à moitié dilaté.
Il y avait un grand nombre de naissances ce soir là. La sage femme a vite compris qu'elle pouvait nous laisser seuls, Erica la relayait sans prendre pour autant sa place.
Elle m'accompagnait dans les sons qui sortaient de moi pour traverser les contractions, me massait les reins à l'huile d'arnica, posait une main sous mon bassin pour aider l'introversion au moment de la poussée, mais surtout, sa seule présence, silencieuse, était pour moi un garde fou : pas un seul instant je n'ai douté que j'allais y arriver, ou je n'ai pensé demander une péridurale, j'étais dans ma bulle, gorgée d'hormones, je pouvais faire mon travail tranquillement, Erica était là pour assurer l'interface le cas échéant avec l'extérieur.
Depuis la première contraction jusqu'à l'arrivée de mon fils entre mes bras, il s'est écoulé huit heures, qui furent pour moi comme deux heures, je n'ai rien vu passer.
Avec Erica j'ai appris que l'enfantement n'est pas une épreuve insurmontable : la vie dans sa bienveillance, m'envoie une épreuve à ma mesure, dont je ne savais pas que j'étais capable de la traverser et dont je sors transformée, avec une confiance en la vie, démultipliée.
Isabelle & Patrice,
parents de Fédia
L'enjeu de la venue de mon premier enfant était de déjouer les peurs liées à ma naissance (anesthésiée, par césarienne, coincée dans le bassin, étranglée dans mon cordon) mais aussi à l'héritage de ma mère et de ma grand-mère, pour qui les accouchements furent de grandes souffrances.